"L'enthousiasme ne fond pas sous la cendre."
Proverbe dunmer.C'est le petit matin au Manoir. Le soleil point à peine à l'horizon, tentant de percer à la fois la brume matinale et les quelques cendres soulevées par une brise fraîche. Les braillards des falaises prennent leur envol en poussant leurs croassements si mélodieux... Les bleuets et les ancolies s'ouvrent en salut à l'astre du jour... Le Manoir est encore endormi et nul bruit ne s'entend derrière ses volets fermés, en dehors du glissement discret de pieds écailleux préparant le petit-déjeuner.
Au milieu de tout ce calme, une fine silhouette incontestablement Dunmer (un rien de fierté dans la démarche, peut-être. Voire, une démarche méprisante) s'avance depuis le chemin venant des plaines environnantes. Contrairement à son habitude, elle ne plie pas sous le fardeau d'un alit ou d'un kagouti dégouttant de sang, ou un guar encore tiède. Cette fois, sur un bâton posé sur ses épaules est accrochée une douzaine de jeunes braillards des falaises. Une des mains du Dunmer soutient le bâton et l'autre porte avec précaution un panier en fibre de Kresh.. Contrairement à une autre habitude, elle n'entonne pas une énième chanson traditionnelle, option grivoise.
Sans déposer son fardeau, le nouvel arrivant pousse bruyamment la porte principale, et suivi d'un halo de plumes de braillard, se dirige vers la bibliothèque. Il y frappe en appelant d'une voix claire :- Msieur Maître Venim ? Mdame Mfarayn* ? V'z'êtes là ?"
* Il semble à l'usage que sa capacité à utiliser des mots de plus de trois syllabes sans les compacter en deux est quasi insignifiante.