ARADOR DAYN
Textes fondateurs de l'Ordre nouveau de l'Arador Dayn
Par Lleran Venim en 2E102
Les desseins des dieux sont à la fois indéchiffrables et confus, et leur parole peut se faire aussi obscure que limpide. L'émergence d'un message, d'une vision de leur part n'est pas un événement à prendre à la légère mais, pour autant, le scrib kwama échange-il avec sa reine ? Jamais, les lois subtiles qui régissent sa société insectoïde l'en interdisent et il n'est, de sa naissance à sa mort, que l'appliquant bête et méchant de l'instinctive nécessité de sa race. Grâce nous fut offerte, nous ne sommes peut-être guère plus que des scribs sur deux jambes, mais les Seigneurs daedra, eux, sont bien plus que des reines kwama. Il arrive, parfois, qu'un échange mutuel s'opère, à nous d'en tirer partie.
Il m'a alors paru essentiel de coucher sur le papier quelques explicitations concrètes du dessein d'Azura. Des commentaires à destination des futurs membres de l'Ordre qui n'auront, un jour au l'autre, pas pu jouir de ma présence ou de la transmission orale de mon savoir. Ma vie de guerrier-scribe m'a appris qu'au fil du temps et des hommes qui trépassent, le savoir est un édifice fragile qui s'effrite sans cesse. Écrire est un acte salutaire pour traverser le temps, mais pas suffisant pour faire face aux ravages de ce dernier. Aussi faut-il, en plus de lire ses lignes, les conserver à n'importe quel prix.
Ceux qui ont pris le temps de lire mes premiers mémoires traitant des visions de la Déesse Mère savent comment tout a commencé. Par une nuit voilée, ordinaire et semblable à toutes celles qui avaient déjà jalonné ma vie de Redoran. Une vie faite d'ordre et de logique, sans concessions au rêve et à l'intangible où tout n'était que rigueur concrète et ennuyeuse monotonie. En ce temps, en cette vie, le monde était un réduit rassurant connus dans ses moindres replis, compris dans ses moindres rouages.
Alors vint Azura et sa voix résonna si puissamment et si profondément en moi que tout le microcosme de ma vie en fut brutalement reconfiguré et repensé. La fine flaque de mes certitudes se mua en un insondable océan de questionnements et de doutes. C'est le point de départ, l'élément initiateur de notre ordre et, je l'espère, de sa longue histoire.
"Ot Talul ru ot Venshik sut ot Opulidi"
Une Vision, par un Message, pour une Mission
Ainsi furent les premiers mots de la déesse Azura, le premier écho de son dessein mystique. Cette phrase présente les Trois Dons que la déesse nous à adressé, trois dons qui sont fondateurs de toute notre action. Il est essentiel de les comprendre pour saisir tout le reste de la longue et complexe logorrhée divine.
- TALUL est le Premier Don : Il est le don de la Vision, premier contact avec la déesse, premier échange, le plus important de tous. Le Talul est le terreau fertile d'où croît tous les mantras et les préceptes, toute notre philosophie se construit pieusement sur ce dernier. Il est la fondation stable et solide où tout est à bâtir, mais il aussi le plus abstrait et le plus inintelligible des dons. Son essence est divine par nature et sa forme issue d'un autre plan de réalité, aussi il ne peut ni être vu par nos yeux mortels, ni être entendu ou compris par nos esprits éternellement cantonnés à ce plan d'existence. Concevoir son existence et en imaginer les fondements est déjà une immense faveur, mais pour jouir pleinement de ce dernier, Azura nous offre le seconde don.
- VENSHIK est le Deuxième Don : Il est le don du Message, une parole claires et intelligible pour nos esprits. Une successions de mots évocateurs et de verbes de puissance qui émergent du Talul et s'ordonnent suivant la volonté divine pour devenir compréhensibles par nous. Un moyen pour les mortels d'appréhender plus simplement la narration des visions daedriques. Ils forment la première logique, les premières lois, les directives que tentent de nous insuffler la déesse. Ils sont à leur tour le terreau fertile où pourra croître ce qui sera sans égal : le troisième et dernier don.
- OPULIDI est le Troisième Don : Il est le don de la Mission, la direction de nos actions, ce vers quoi notre vie doit désormais tendre. L'émergence du Talul en un message permet de construire autour de ce dernier un édifice d'hommes et de femmes dévoués et prêts à en servir la cause, la diffusion et la transmission au cours des âges. Des dunmer disposés à vouer leur vie et leur temps à l'étude du Venshik, à la compréhension de tout ce qu'il implique, prenant eux-même corps au sein de l'Opulidi et devenant des piliers vivants de l'édifice. Cet édifice c'est l'Arador Dayn, l'Arador Dayn est l'Opulidi :
Il sera nouveau car sans précédent
Il sera ancien car doyen des âges futurs
Il sera secret car convoité,
Il sera puissant car instruit
Il sera prêt car averti