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Étymologie du nom des Grandes Maisons par Llevndryn Sershilavu de la Maison Arador Dayn Je me permets à nouveau une réflexion sur l’origine des noms. Ce sont de noms propres pour la plupart que vont traiter ces courtes pages, ceux des Grandes Maisons dunmeri.
C’est en songeant aux Telvanni que j’en vins à me demander sérieusement si cette hasardeuse coïncidence qui faisait commencer leur nom par Tel 1, les tours fongiques dans lesquelles ils vivent, en était vraiment une. En y regardant de plus près, il y avait bien aussi ce -i qui semblait franchement être un suffixe d’appartenance. C’est cette seule petite lettre qui me convainquit que si hasard il y avait, il était ma foi bienheureux. Mais même s’il est admis que le hasard aime habiter dans les méandres du langage, j’aime, moi, lui donner des airs de raison. Alors peut-être que ces quelques lignes ne seront qu’un jeu, et que je vois des mots comme on voit des visages dans l’épaisse fumée. Mais si le hasard veut que je lui donne des formes, et qu’un texte, un jour, vient les étayer, je lui en saurais bien gré.
Telvanni, donc. TEL -VANN -I. Ce VANN et ces deux N peut sembler bien étrange, car il n’est pas fréquent en dunmeri de croiser deux Neht qui se suivent. Pour cette raison, je me demande si le second ici ne serait pas purement décoratif et que le radical d’origine serait VAN. Mais il pourrait aussi s’agir d’une réminiscence du vieux parler chimeri, car la langue que nous tenons pour nôtre n’a eu de cesse de se muer au fil des siècles et n’est que fille de langages plus anciens. Et sans remonter jusqu’à l’aldmeri, les Chimers ont très bien pu utiliser des mots à l’allure étrange et aujourd’hui oubliés, comme un vann et ses deux Neht. Mais peu importe leur nombre, je pense que le mot que ces lettres composaient avait une signification bien précise. J’ai d’abord pensé à "mage" ou "sorcier" comme ce sont ces gens-là qui vivent dans les tel . Mais la grammaire semble ici s’y opposer, à moins de contorsions étranges par soucis d’élégance, certes pas improbables, mais difficiles à retracer. Un mot pour la nature fongique, alors ? Pourquoi pas. Une autre possibilité serait que telvan(n) fut un mot à lui seul et qu’il désigna spécifiquement les tours fongiques et non pas les tours en général. J’expose ceci et m’arrête à présent, car cela fait déjà beaucoup de conjecture. Pourtant, je m’en excuse, mais d’autres suivent.
Pour Indoril, je préfère l’annoncer d’emblée, je n’ai rien trouvé. Rien, si ce n’est peut-être ce -il en queue du nom qui pourrait être celui de la masculinité, comme on le retrouve dans daelekil (mari) à l’opposé de daelikal (femme, dans le cadre du mariage), ou dans julekil (fils) à l’opposé de julikal (fille, dans le sens de progéniture). À noter que ce sont là -ekil et -ikal qui changent et pas seulement les deux dernières lettres. Une hypothèse qui donc semble bien mal posée.
Pas l’ombre d’une origine ni d’un radical caché pour Dres non plus. La brièveté du nom invite à penser qu’il est original.
Hlaalu est poétique dans ce qu’il nous cache. Déjà ses lettres attirent la curiosité, car là encore deux d’entre elles sont jumelles au beau milieu du mot. Hla (petit) est notre mot pour les petites choses. Et qui mieux que les membres de cette Maison brassent les petites choses avec art quand elles sont faites d’or. Encore une fois, il est bien difficile de savoir si ce double Ayem est décoratif ou non. Le nom de cette lettre en tous cas est baigné de beauté. Le -lu final, lui, pourrait vivre la nuit, car il se loge dans les lunes, luhn , à la minuit, lursan . Mais je pense que même alors on peut l’apercevoir, car les mots que voici le font briller en une douce lueur : sinlud (lanterne), malur (lumière), talul (vision), et puis encore une fois les luhn .
Peu, mieux que les Redoran, connaissent la rigueur qu’imposent les Terres de cendres. Cette terre et le vent, je les vois jusque dans leur nom. RE -DOR -AN. Re (vent) pour le vent qui assourdi ceux qui piétinent la terre, dor (terre).2 Le suffixe AN ne serait qu’un nominatif que l’usage a perdu. On pourrait alors les appeler « Ceux des terres soufflées ». Un autre découpage prendrait ORAN comme affixe dernier, ainsi qu’on peut le retrouver dans dremoran , et serait toujours nominatif. Le vent se verrait prendre un Doht décoratif et alors la terre serait entièrement balayée pour ne laisser plus que « Ceux du vent ».
De la Sixième Maison, je ne dirai rien. Si ce n'est que peut-être le hasard, encore lui, a voulu qu'elle partage ses quatre premières lettres avec le mot dagon (destruction).
Mais voilà que gronde le Mont Cendreux et que je me lasse de ce petit jeu. Je vais plutôt aller scruter les panaches de la fumée qu’il crache, et peut-être – qui sait ? – verrai-je dans ces arabesques, ceux qui marchent dans le vent, ceux qui vivent dans les tours, et en haut de celles-ci, de petites lumières.____________ 1 Tel signifie tour en dunmeris 2 Re est un radical pour vent que l’on peut retrouver, par exemple, dans Resdayn. Voir Étymologie de Resdayn et de ses noms. Dor est un mot que j’ai créé pour terre comme on peut déjà le deviner dans les mots arador (terres de cendre) et deldor (champs).
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