Urven avait longuement hésité avant de coucher par écrit le fruit de ses recherches. L’enquête commanditée par maître Venim l’avait contraint à aborder le sujet, délicat et même hérétique pour certains, de Nérévar et de la prophétie du Nérévarine. Par souci d’objectivité, Urven se sentait obligé de consigner les informations qu'il avait rassemblées dans un dossier, à disposition des autres membres d’Arador Dayn. Citer :
Extraits choisis dans différentes monographies réalisées par des érudits impériaux sur base de légendes cendraises.
Au temps jadis, les Elfes des profondeurs et une grande armée d’étrangers venus de l’ouest volèrent les terres des Dunmers. En ce temps, Nérévar était le grand khan et le chef de guerre des Maisons, mais il honorait les esprits ancestraux et observait la loi tribale, ce qui lui permit de devenir l’un des nôtres par l’esprit.
Quand Nérévar jura au nom de son Anneau des Ancêtres, Un-Seul-Clan-Sous-Les-Astres-Lune, d’honorer la tradition des esprits et les droits de la terre, toutes les tribus se joignirent aux Maisons pour prendre part à la bataille du Mont Ecarlate.
De nombreux Dunmers des tribus et des Maisons périrent lors du conflit, mais les Dwemers furent vaincus et leur malfaisante magie éradiquée. Dans le même temps, les étrangers furent chassés du pays. Mais à l’heure même de cette victoire, les khans des grandes Maisons, avides de pouvoir, assassinèrent Nérévar. Lorsqu’ils s’autoproclamèrent dieux, c’en fut tout à fait fini du serment de Nérévar aux tribus.
Mais il est dit que Nérévar reviendra avec son anneau et qu’il jettera les faux dieux à bas de leur piédestal. Avec l’aide de l’anneau, il honorera la promesse faite aux tribus de chasser les étrangers hors du pays en hommage aux esprits.
(Source : [Teso] Nérévar Astres-lune)
Citer :
La Bataille du Mont Ecarlate, vol. 2
Transcription des paroles du Seigneur Vivec
Après avoir entendu Nérévar, nous lui donnâmes le conseil suivant : « Nous devrions préserver ces outils pour le peuple chimer. Qui sait, peut-être les Dwemers ont-ils été transportés dans un lointain royaume, duquel ils pourraient revenir pour nous menacer à nouveau. Nous avons donc besoin d’étudier ces outils et leur fonction afin qu’ils puissent servir aux générations futures. »
Malgré ses doutes, Nérévar accepta de suivre nos recommandations, à condition que nous jurions solennellement devant Azura que jamais les outils ne seraient détournés à la manière sacrilège des Dwemers. Nous lui donnâmes notre accord, prêtant serment comme il le demandait.
Cela fait, nous le suivîmes à l’intérieur du Mont Ecarlate, où nous retrouvâmes Dagot Ur. Ce dernier refusa de nous livrer les outils prétextant qu’ils étaient dangereux et que nous ne pouvions pas les toucher. Il se comportait de façon irrationnelle, affirmant que lui seul était suffisamment digne de confiance pour conserver les outils, à tel point que nous eûmes la certitude que ces derniers l’avaient affecté. Avec le recul, je pense désormais qu’il avait appris le pouvoir des outils et décidé de les garder pour lui seul. Nérévar et ses gardes essayèrent alors de lui prendre les outils par la force. Dagoth Ur et ses compagnons parvinrent à s’échapper, mais nous récupérâmes les outils qui furent confiés à Sotha Sil.
Nous n’avions pas l’intention de trahir la promesse que nous avions faite à Nérévar, mais sans doute Sotha Sil étudia-t-il les outils en secret. En effet, au bout de quelques années, il vint nous trouver et nous fit part de la vision qu’il avait eue : un monde en paix, qui ne serait que justice et honneur pour les nobles, richesse et prospérité pour les gens du commun, à condition que les Tribuns acceptent le fardeau de l’immortalité pour guider les autres. Consentant à nous sacrifier pour donner naissance à un monde nouveau, nous effectuâmes donc un pèlerinage au Mont Ecarlate pour nous métamorphoser à l’aide des outils de Kagrénac.
Mais à peine le rituel achevé, la princesse daedra Azura nous maudit pour avoir renoncé à notre serment. Faisant appel à ses dons de prophétesse, elle nous promit que son champion Nérévar reviendrait nous châtier pour notre perfidie et s’assurer que ce pouvoir sacrilège ne viendrait plus jamais défier la volonté des dieux. Mais Sotha Sil lui répondit : « Les anciens dieux sont cruels et arbitraires. Les espoirs et craintes des hommes leur sont totalement étrangers. Vous appartenez au passé. Nous sommes les nouveaux dieux, nés de la chair, mais également sages et préoccupés par les besoins de notre peuple. Epargnez-nous vos pathétiques menaces, esprit inconstant. L’audace de la jeunesse est de notre côté et nous ne vous craignons point. »
C’est à cet instant que tous les Chimers furent transformés en Dunmers et que notre peau devint grise comme les cendres tandis qu’un feu perpétuel se mettait à brûler au fond de nos yeux. Sur le moment, nous avons cru être les seuls affectés, mais Azura nous expliqua qu’il n’en était rien : « Cette transformation est votre fait et non le mien. Par votre acte, vous avez choisi votre destin et celui de votre peuple. Les Dunmers auront la même destinée que vous et ce jusqu’à la fin de temps. Vous vous prenez pour des dieux, mais vous êtes aveugles et tout n’est que ténèbres. » Et Azura nous abandonna seuls dans le noir. Notre crainte était grande, mais nous la fîmes taire et nous sortîmes du Mont Ecarlate pour bâtir le monde de nos rêves.
Et ce nouveau monde auquel nous avons donné vie était beau et glorieux, et le culte que nous vouaient les Dunmers était fervent et empreint de reconnaissance. Au début, nos anciens frères eurent peur de leur nouvelle apparence, mais Sotha Sil s’adressa à eux et leur expliqua qu’il ne s’agissait pas d’une malédiction, mais d’une bénédiction, un signe que leur nature profonde avait changé et qu’ils avaient désormais la chance de devenir des hommes nouveaux, non des barbares craignant les fantômes et les esprits ; des êtres civilisés pouvant s’adresser directement à leurs nouveaux dieux, les trois visages bienveillants des Tribuns. Le discours de Sotha Sil nous alla droit au cœur et, au fil des ans, nous avons façonné les coutumes et les institutions d’une société juste et honorable. C’est ainsi que, plusieurs millénaires durant, Resdayn connut une paix, une équité et une prospérité supérieures aux autres races
(Source : [Teso] La bataille du Mont Ecarlate)
Citer :
La Prophétie Oubliée
Tiré de l'Apogryphe des Dissidents, rédigé par Gilvas Barelo, abbé de…
Du septième signe de la onzième génération,
Ni molosse ni guar, ni semence ni herse,
Mais né du Dragon et marqué par les étoiles lointaines,
Étranger incarné sous le mont Écarlate,
Invité béni contrant les sept malédictions,
La main sanctifiée par les étoiles brandit la lame trois fois maudite
Pour recueillir le fruit du vent semé par la maison que nul ne pleure.
(Source : la Grande Bibliothèque de Tamriel)
Citer :
Les Sept malédictions
Tiré de l'Apogryphe des Dissidents, rédigé par Gilvas Barelo, abbé de…
Entre les murs de la maison que personne ne pleure,
Où les moqueurs raillent et les fourbes ourdissent leurs plans,
Dans les couloirs de la maison parjure et impure,
Résonnent les sept malédictions des dieux que l’on blasphème.
La première, celle du feu ;
La deuxième, celle de la cendre ;
La troisième, celle de la chair ;
La quatrième, celle des spectres ;
La cinquième, celle de la semence ;
La sixième, celle du désespoir ;
Et la septième, celle des rêves.
(Source : la Grande Bibliothèque de Tamriel)
Citer :
L’Etranger
Quand la terre est déchirée, que les cieux sont obscurcis,
Et que les Dormeurs servent les sept malédictions,
Au cœur du foyer vient un étranger,
Ayant voyagé au plus loin sous l’Astre-Lune.
Bien que de parents inconnus,
Il porte sur lui son destin.
Les malfaisants le traquent, les vertueux le maudissent.
Les prophètes parlent, mais tous nient.
Par de nombreuses épreuves se manifeste l’évidence,
Le destin de l’étranger, le fléau des malédictions.
Nombreux sont ceux qui se croient l’Etranger;
Tous sont voués à l’échec, sauf l’Elu.
(Source : la Grande Bibliothèque de Tamriel)