A la lueur vacillante d'une bougie en graisse de guar, la jeune Dunmer était penchée sur son établi, ses yeux rouges plissés sur la partition qu'elle avait réussi à obtenir. Déchiffrer les mots en dessous des notes était un art qu'elle ne maîtrisait pas vraiment, alors son approche à tâtons prenait du temps. D'autant qu'elle évitait de prononcer ces mots anciens : Malven en avait fait une curieuse expérience, tous les mots écrits ne sont pas bons d'être prononcés. Mais par "chance" celui-là semblait n'être qu'une ode de plus, à la grandeur d'un pacte. Retroussant son nez d'un air dégoûté, la Dunmer s'empara d'une plume trainant sur son support pour en humidifier la pointe, et s'appliqua à corriger quelques phrases. L'air qu'elle sifflotait lui avait suffisamment plu, pour que la liasse de parchemins ne termine pas sa vie, consumée par la faible bougie.
Quelques heures plus tard, c'était fait. L'entièreté de l'œuvre avait été revisitée, quelques arrangements ajoutés à l'aide du luth qui l'accompagnait, quelques rimes corrigées. Il ne manquait plus qu'à rouler le tout, le sceller, et l'envoyer à ce qui lui servait de famille. Et trouver une autre partition à étudier.
S'étirant longuement, les traits tirés par la fatigue alors que déjà, par la fenêtre de sa chambre d'auberge, le soleil faisait sa paresseuse apparition, Malven se pencha vers celle-ci, pour observer en contrebas, les matinaux qui traversaient les rues. Nordiques. Argoniens. Quelques Dunmers. Il était trop tôt pour voir beaucoup plus, mais déjà, cette vision la lassait. Passant une main sur son visage épuisé, appréciant les arabesques du masque de métal sombre couvrant la moitié de son visage qui ne la quittait presque jamais, elle se dirigea vers son lit peu confortable pour s'y étendre tout du long avec un soupir d'aise.
Corriger les œuvres du pacte qui trouvait bon de mélanger les Dunmers avec les races inférieures n'était pas quelque chose de passionnant, bien que nécessaire. Où étaient ses envies de trouver des œuvres anciennes, qui se trouvaient dans le douloureux équilibre entre art magique, et art musical ? Où étaient ses soirées douloureuses où, lisant un vieil ouvrage musical, il avait puisé dans son énergie pour libérer un sort qui n'avait guère amusé les propriétaires de la ferme où elle s'était arrêtée pour une nuit ? Où était ceux qui croyaient aussi aux Dunmers, pour ce qu'ils étaient, fiers et indépendants...
Allongée, observant le plafond de bois en suivant les lignes de celui-ci, Malven plongea quelque peu dans ses souvenirs, traités de magie, contes ou chants, poèmes et essais... Où pourrait-elle aller ensuite. Poser un peu ses bagages. Trouver un endroit où il serait bon d'être Dunmer, à la recherche de savoirs. Quelque part où sa foi, dans les Anticipations ne seraient pas juste regardée avec une main sur une lame, surveillée de près. Et alors que le sommeil venait l'emprunter, pour la décorer de songe, le déclic attendu se fit : elle avait bien entendu parlé, sans savoir où exactement, d'une confrérie qui s'était éloignée des maisons qui avait signé le Pacte pour garder son indépendance.
Se redressant avec un râle d'agonie, repoussant les songes d'Azura, la Dunmer se traina jusqu'au bureau pour s'affaler sur le siège peu confortable. Grognant un peu plus à cause du soleil qui venait déranger ses yeux embrumés, elle s'empara de sa plume pour écrire sur une nouvelle page de son carnet, pour ne pas oublier. Le lendemain, elle s'occuperait d'écrire une missive, et d'aller la porter là-bas. Au moins ainsi, elle n'oublierait pas.
Arador Dayn.
Mais pour l'heure. Il était temps de dormir.
Quand la Dunmer se réveilla, empoissée par ses nouvelles idées et inspirations, elle prit le temps. Jetant un coup d'œil à son habituel carnet, elle hocha la tête face à la note vacillante, elle n'avait pas oublié. Hors question d'écrire le ventre vide, ou sans être passée dans un de ces bains agréables que pouvaient avoir ces peuples inférieurs. Et cela lui laisserait le temps aussi de trouver une façon d'adresser cette fameuse lettre qu'elle voulait adresser à cette confrérie dont elle ne connaissait pas grand-chose.
Citer :
Aux membres de l'Arador Dayn, et au respecté Gaharikhan
De la part d'une humble Telvanni, si jamais ceux-là -les humbles- existent vraiment.
Ju'rohn
Puisse celle qui veille sur l'Aube et le Crépuscule vous éclairer pendant de longues vies.
Et quoi qu'ayant échappée à Sa lumière dernièrement, engoncée dans des travaux peu intéressants, mais tristement nécessaire, j'écris cette lettre à la plume fatiguée, en espérant que vous pardonnerez les formulations peu adeptes de notre culture bien aimée. L'éloignement pour le bien du savoir, pour le bien des contes qui se transmettent, a parfois des effets pervers, que même Méphala ne saurait apprécier.
Apprentie barde, apprentie mage, apprentie Dunmer, apprentie sage. Il est malgré tout et je l'espère, des talents que je peux offrir, pour ne pas être qu'un poids. Après tout, si mon simple but était de devenir simple mage, je traverserais la mer intérieure, pour retourner dans une Tel d'un mage Telvanni proche de ma famille. Seulement, l'ambition et la nature que j'observe semble me porter plus sur ces terres, pour s'allier à la réputation qui entoure cette confrérie.
Plus proche de l'avis de cette Grande maison, que les autres, alliées traitreusement à quelques autres races qui devraient être serviles, il me plait de marquer ces mots qui sonnent comme une de ces éternelles musiques à mes oreilles.
Je servirai l’intérêt des Dunmer avant tout autre.
Je défendrai la pureté de Morrowind contre les envahisseurs.
J'aiguiserai ma lame d’un savoir sans limites.
J'accomplirai mon devoir avec sérieux et dévotion.
Quoi qu'un serviteur apporte cette missive, nul doute que ma venue suivra peu après, en espérant trouver une porte ouverte : le devoir me retenant dans cette auberge miteuse est bientôt terminé, et l'impatience de revenir plus proches de mes convictions se fait bien trop pressante pour que je ne daigne attendre un retour écrit.
Qu'Azura et Méphala, au moins, veillent sur vous,
L'apprentie barde, l'apprentie mage
Telvanni Malven Athin
Ps : Celui qui apporte cette missive a été payé, quoi qu'il vous dise. Ne lui donnez pas plus qu'il ne mérite !
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Quel est votre connaissance de l'univers de la saga des Elder Scrolls ?
Je n'y connais pas grand chose malheureusement. J'ai très peu joué aux opus en jeu solo, et quant au MMO, je l'ai découvert il y a peu -il faut remercier Maë pour cela, qui m'y a amené, lors d'une question pour un autre jeu, sur un discord. Donc, je découvre beaucoup de choses, et je ferai sûrement beaucoup d'erreur, en espérant qu'elles ne soient pas trop embêtantes pour vous ! Je tente de me renseigner au possible, sur internet, mais l'univers semble très grand. Et quand il y a une telle masse à retenir, il y a pas mal de choses qui passent par un oeil, pour ressortir par l'autre.
J'ai pris connaissance de la charte de la confrérie !
(Et je ne suis pas ni n'waah, ni maudit)
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