[hrp] Ceci fait suite à un RP mené conjointement avec Ixtaxh, des suites pourraient venir s'y ajouter, Ne pas répondre SVP, enfin, sauf toi Ixtaxh *sourit* [hrp]
Silence et Souffrance.
Tunjaar marchait vers le Hist, son sac à la main, Ixtaxh-Ei derrière lui, lui faisait des signes d'encouragement… Il devait en avoir le cœur net. Il se sentait perdu, tiraillé entre sa nature, et ses sentiments pour Ixtaxh, il avait besoin de réponses, du réconfort d'un père qui le guide, d’un conseil… Cependant, il craignait, et à raison, que le Hist ne s’adresse pas à lui à cause de son changement… Il avait vu Katal-Ei le tenter sans succès, mais Tunjaar n'en eut pas le courage ce jour-là.
L'instant de vérité approchait.
C'était le début de la nuit et le Hist de Coeurébène était là, petit certes, mais trônait majestueusement au milieu d'un petit marais, ses branches lancées vers le ciel et ses racines vers la terre, formant la rivière qui les unissait. Les reflets des lunes dans l'eau, à peine perturbés par le vent ajoutaient à l'ambiance mystique de cette nuit et le Saxhleel sentait l'odeur de la terre humide envahir ses poumons lorsqu’il prit une grande inspiration.
Il s'agenouilla près des racines de l'arbre sacré, sous la lumière des lunes, et commença à creuser un trou entre les racines de l'arbre déposant son offrande au Hist, qu'il sortit de son sac : Un œuf de kwama qu'Ixtaxh-Ei et lui-même avaient été chercher dans une mine, prenant des risques, pour ensuite le figer dans de la résine, conservant ainsi l’œuf dans son état d'origine pour les siècles à venir… peut être même plus.
Tunjaar espérait que son offrande suffirait, cet œuf qui symbolisait la vie, prisonnier pour l'éternité de sa gangue de résine.
Lentement, il posa son offrande dans le trou et la recouvrit de terre.
Il se releva et contempla l'arbre ; sur ses écailles pâles les peintures qu'Ixtaxh avait dessinées, ressortaient de par leur coloration noir de jais. Admirant l'arbre, il vit une petite entaille d'où perlait de la sève, une seule et unique précieuse goutte perlait au bas de celle-ci. Sachant instinctivement qu'elle était pour lui, il s’approcha, caressa l'arbre et le prit entre ses bras, effleurant son tronc comme un enfant étreint sa mère.
Puis, délicatement, il approcha son museau de la goutte et lécha la blessure de l'arbre avalant la goutte de sève comme un doux nectar, Nectar qui lui avait été donné au début de sa vie quand il craqua sa coquille plus de vingt-trois cycles saisonniers plus tôt, et par lequel plus tard il avait acquis ses noms.
Sa tête se mit à tourner, il s'accrocha à une racine pour ne pas tomber, en vain car il finit par choir alors que la douleur qu'il ressentait lui arracha un gémissement de douleur. Il chercha à se relever alors que la douleur grandissait avec une sensation de brûlure vive sur des écailles, et il finit par sombrer dans l'inconscience, gisant sur la terre meuble du petit marais.
***
Il ouvrit les yeux, et contempla le ciel… Combien de temps c'était-il écoulé ? Il n'aurait su le dire. Le ciel était toujours sombre et les étoiles le regardaient, lui qui souffrait et dont le corps ne semblait être qu'une immense plaie.
Après quelques instants de lutte, il finit par réussir à se relever et s'assit en tailleur … Il avait mal partout, Ixtaxh avait risqué sa vie et tout ça, pour rien... pas même un signe ou un indice, juste le silence et la douleur. Le Hist lui-même ne voulait pas écouter ses questions ou le conseiller… Se sentant comme un enfant abandonné par ses parents, emporté par la tristesse et la colère, il bascula sur le côté, et pleura recroquevillé sur lui-même, nu, la queue rabattue entre ses jambes, et l’esprit vide ; puis, au bout de ce qui lui sembla une éternité, il trouva le sommeil sous la lueur des lunes et des étoiles.