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 Sujet du message : Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 12 Mars 2014, 15:40 
Gaharikhan
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Les Venim ont toujours été très prolifiques lorsqu'il s'agit de rédiger leurs mémoires. Ralen ne déroge évidemment pas à la règle, mais il semble qu'il ait, intentionnellement ou pas, rangé quelques extraits de ses récits dans les rayons de la bibliothèque commune.


____________________




Le 5 Hautzénith de l’année 2E520


J’ai quitté la ville très tôt ce matin pour traverser les terres de cendres avant que le vent ne se lève. Je voulais rendre visite à la Sage-femme des Urshilakus pour obtenir ses nouvelles visions. Je fus désolé d’apprendre que la voyante cendraise s’était réveillée souffrante après une nuit tourmentée. Des visions de bataille et de navires enflammés avaient fait germer en elle l’angoisse et la crainte, si bien qu’on m’interdit de la visiter. C’est bien la première fois que je suis si mal reçu chez les Urshilakus… Déçu, je suis rentré chez moi promptement pour fuir les festivités qui avaient déjà envahi la ville. Des festivités qui n’avaient à mes yeux que l’allure d’une vaste plaisanterie malsaine.

En effet, je rédige une note particulière en ce jour où tout le pays célèbre la commémoration de l’armistice de la Guerre des Quatre-Vingts Ans. Il y a quelques années de cela, ce même jour, nos ancêtres creusaient des fosses par dizaines dans le sol rocailleux du Sud pour y jeter les corps de leurs frères et amis et même si, au même moment, les Tribuns illuminaient les cieux de la capitale de leurs feux magiques, il n’y avait aucune gaieté dans le cœur des Dunmers et le traité de paix tout juste signé n’apportait aucune consolation.

Durant cette guerre, l’Empire nous a porté un coup sanglant, une décharge de violence si puissante qu’elle ne pouvait traduire qu’une haine profonde entre nos deux peuples. Pourtant aucun tort ne revenait aux Dunmers, libres et autonomes. Nous n’avions jamais traversé les frontières de Morrowind et aucune transgression belligérante n’avait jamais émané de notre côté des Monts Velothi. Depuis l’exil de nos lointains ancêtres Chimers, Resdayn a toujours été la terre promise de mon peuple, sainte, sacrée et inviolable ! L’Empire est un guar bouffi et son orgueil le pousse partout où la botte peut encore fouler le sol.

Je n’ai pas vécu les horreurs de cette guerre-là mais en tant que guerrier-scribe, j’ai déjà écumé maints combats en maints endroits. Les relations que j’ai tissées pendant certains de ces conflits sont bien la seule chose positive dont je peux tirer parti. Les amitiés forgées dans l’infortune sont les plus résistantes à la détérioration du temps. Bien que mes liens les plus tenaces soient ceux que j’ai bâtis avec certains de mes frères dunmers, je garde un souvenir impérissable de mes rencontres avec des étrangers venus de loin pour croiser le fer à mes côtés. Ils appartiennent, certes, à des races grandement inférieures aux Mers et pourtant ils sont parfois d’agréable compagnie et peuvent même, en de rares cas, témoigner d’une intelligence neuve et bienvenue. Leur vision des faits et leur manière de les interpréter n’est que très rarement la même que nous, du fait des différences de culture, d’histoire et d’intelligence, et l’érudition m’a appris que la multiplication des points de vue est une bénédiction pour qui cherche la pertinence.

Quoi qu’il en soit, la boucherie impériale aura fait des ravages dans toutes les formations politiques et militaires de Morrowind, et si les Grandes Maisons ont été touchées, les plus petites comme Arador Dayn, n’en furent que plus atteintes. J’ai sans cesse de la peine à compter tous ceux de ma demeure qui ont péri au front avant que je naisse, ainsi que ceux qui sont retournés auprès de ce qui reste de leur famille. Pour l’heure Arador Dayn est dormante, mais notre crédo ne change pas, quand la paix –fut-ce-t-elle précaire- règne sur le pays, la quête de savoir n’en est que plus grande. Beaucoup de recherches m’attendent, mes serviteurs me sont toujours fidèles et mes aïeux m’ont laissé des montagnes de secrets à dépoussiérer.
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 13 Mars 2014, 12:26 
Gaharikhan
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Un jour de l’année 2E572

L’ombre de la guerre s’étend une nouvelle fois aux portes de Morrowind. Les nouvelles du Marais Noir sont très mauvaises, les cités y tombent les unes après les autres, sous les attaques éclair des Akavirois. La malédiction qui pèse sur notre peuple ne s’estompera donc jamais ? Après tant de guerres et de luttes, après tant d’invasions destructrices, les serpents démoniaques d’Akavir tentent aujourd’hui de nous anéantir. Ils viennent d’on ne sait où au-delà de la grande mer, sur leurs grands navires cracheurs de flammes, et ravagent tout, maisons, récoltes, femmes et enfants.

Moi, ainsi que la plupart de mes compagnons, devons quitter Ald’Rhun sans tarder car nous sommes attendus sur le continent. Nous suivrons le corps d’infanterie Redoran de Vvardenfell qui doit se rassembler au poste de garnison de Davos. Là, il est probable que nous soyons tous affectés aux quatre coins de Morrowind car l’envahisseur Akavirii frappera partout à la fois. Le Sud sera probablement bien défendu par la Maison Drès et quelques Indorils en faction, quant à l’Est, les Telvannis le protégeront avec violence et détermination, comme ils l’ont toujours fait. Le Nord sera le plus vulnérable car l’archipel de Sheogorad est sans défense et de nombreux Cendrais y vivent… Peut-être irais-je dans cette direction.

Des rumeurs circulent déjà à propos d’une hypothétique alliance avec les Nordiques de Bordeciel, qui feront face, eux aussi, à des assauts d’Akavir. Bien que je ne sois pas favorable à une quelconque alliance avec l’un de nos voisins, je reconnais que leur aide serait la bienvenue dans la défense du Nord de Morrowind. Le Tribunal reste pour l’instant muet à ce propos, mais il devra très tôt sortir de son mutisme inquiétant car l’ennemi est à nos portes et les Dunmers ont plus que jamais besoin d’un guide. Nous sommes pris en étaux entre des démons venus d’outre-mer, des barbares instables, notre vivier à esclaves –plus instable encore- et l’Empire expansionniste… La situation peut dégénérer en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Je vais ranger sans plus attendre mon encrier, charger mon guar de voyage de tout mon nécessaire de guerre et fermer les portes d'Arador Dayn, et ce jusqu'à ce que la guerre soit finie... Puisse Azura nous accompagner dans cette épreuve.
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 16 Mars 2014, 23:42 
Gaharikhan
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Un jour de l’année 2E572

Akavir n’a qu’à bien se tenir car, en ces temps d’invasion, la colère des Dunmers est sans commune mesure ! Le sang nauséabond des hommes-serpent sèche à présent sur les plages ensoleillées de l’archipel de Sheogorad. Quant à leurs cadavres, ils seront bientôt dévorés par les vasards affamés. Il n’y a aucune pitié pour les usurpateurs du sol sacré, les fiers Rédorans ne leur offriront pas la chance de fuir. Nous les avons mis en déroute vers l’Est, où ils seront bien reçus par les Telvannis, et vers l’Ouest où il y a fort à parier que les Nordiques les attendront de pied ferme.

D’ici quelques heures nous reprendrons la route pour Sombreluce - daese’ruhn, la cité-mère des Rédorans, grande fortification bravant les frontières de Bordeciel et centre politique d’importance. C’est là d’ailleurs que j’y retrouverai Rannulf Martelame, un des nombreux Nordiques envoyés en Morrowind par le Haut-Roi de Bordeciel pour porter assistance aux Dunmers. Je reste toujours très sceptique à propos de cette alliance improbable, mais je dois bien avouer que la reprise de Solshteim aux côtés de ce Rannulf, le mois dernier, reste un souvenir des plus galvanisants ! Cela me transperce de honte de le reconnaître, mais ces barbares ont un sens aigu de la violence déraisonnée… Si je n’étais pas Rédoran, je n’aimerais pas me retrouver dans la trajectoire d’un Nordique –de sang pur- saoul et enragé.

Sheogorad et tout le Nord de Vvardenfell est désormais pacifié. Il me tarde à présent d’être de retour à Sombreluce pour prendre connaissance de la situation dans le reste du pays. Je ne doute pas un seul instant que le Sud sera sain et sauf car j’ai appris il y a peu que les Indorils s’y étaient rassemblés en force, sûrement pour faire honneur à leurs sombres ententes commerciales sur le trafic d’esclaves et de Skooma avec la Maison Drès. Quoi qu’il en soit, c’est surtout le Sud-Ouest et Necrom qui m’inquiète car ces régions sont mal défendues et ont sûrement fait face aux accostages massifs des Akavirois. Je prie chaque jour Azura de nous apporter chance et audace dans cette guerre… Puisse-t-elle écouter tous ceux qui lui sont dévoués.
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 18 Mars 2014, 16:14 
Gaharikhan
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un jour de Soufflegrive, de l'année 2E572


Necrom est saine et sauve ! Grâce à l'action conjointe des Rédorans et des Telvanni, la cité a été écartée de tout danger. La grande sépulture de Morrowind ne sera plus jamais profanée par l'envahisseur Akavirii.

Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, j'ai aussi retrouvé un vieil ami durant la reprise de la cité. Felen de la maison Ihrfihn est une très vieille connaissance que j'avais rencontrée jadis à Sadrith Mora, lors d'un important congrès d'érudition sur les mécanismes thermiques dwemers. J'ai redécouvert avec amusement et nostalgie son attitude hautaine, propre à ses origines Telvanni, et son excentricité démesurée si caractéristique de son blason. Nous avons décidé de nous divertir un peu en rendant visite aux combattants nordiques qui arriveront à Necrom au crépuscule. Ces rustres avinés ont l'avantage d'être parfois très divertissants sans être aussi répugnants que les écailleux ou les poilus.

Au sujet des Argoniens justement... Le gouverneur de la cité aurait, dit-on, reçu une missive du Tribunal lui ordonnant la coopération la plus cordiale avec les corps d'infanterie argoniens en détachement dans la région. Les Tribuns auraient-ils vraiment contracté une quelconque alliance avec le roi du Marais Noir ? Des bataillons d'Argoniens libres et en armes fouleraient-ils le sol sacrée des Dunmers ? Voilà bien des perspectives inquiétantes que je n'ose encore envisager.

Cependant, cette intrigante missive fait écho à d'alarmantes nouvelles venant du Sud de Morrowind... Lors de mon passage à Cœurébène, la semaine dernière, j'ai ouï dire que la maison Drès s'était totalement effondrée sous les assauts ennemis et que les Indoril, peinant à tenir les frontières instables des marais, auraient demandé assistance aux régiments d'éclaireurs argoniens, réputés infaillibles dans la défense de leur bourbier. Si ces faits sont avérés, me voilà fort aise d'avoir si souvent souhaité la chute de la maison Drès... Ces esclavagistes archaïques avaient tout de même une utilité indéniable... Lorsque cette guerre prendra fin, et nous en avons tous hâte, le pays aura grandement changé, c'est certain... J'espère que les Saints-Tribuns savent ce qu'ils font...

Que Saint Felme nous prodigue force et détermination dans les batailles à venir, puisse la vigueur de son bras vengeur animer les nôtres avec autant de violence...
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 21 Mars 2014, 21:51 
Gaharikhan
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Le 12 Semailles de l’année 2E573


Ald’Ruhn me manque tellement… La vie à Longsanglot n’est clairement pas une sinécure ! Depuis la fin de la guerre, la cité est une assourdissante cacophonie où se mêlent les travaux de reconstruction, les marchands en tout genre et les militants contre la libération des Argoniens. Et je ne parle pas des milices Indoril qui accaparent à elles seules une bonne partie de la parole publique. Les Rédoran n’y sont que peu présents, ils ont quitté la région juste après la grande immersion et la fuite des Akavirois et j’aurais tant aimé les suivre… Mais hélas des affaires plus urgentes m’ont retenu ici, en Deshaan.

Une vieille bâtisse, achetée par mon père Sieran il y a fort longtemps, tombe actuellement en ruine, quelque part entre Coeurébène et Longsanglot… C’est ridicule à concevoir, mais les documents indiquant clairement la position de cette demeure ont été perdus avec les années… Une honte pour la maison Venim, réputée pour sa collecte et sa conservation sans faille des savoirs anciens. Il semble que l’on attacha plus d’importance aux connaissances Dwemers ou Daedriques qu’à celles de notre propre famille… Je finirai cependant par la trouver, j’en suis convaincu. Qu’importe la route qui mène au volcan, disait mon grand père Doral, elle sera toujours pavée de cendre. Tout le mobilier d’Arador Dayn ainsi que mon fidèle Maître Krsh sont arrivés à Longsanglot il y a deux jours et bien que je sois peiné d’imaginer ma demeure d’Ald’Ruhn désertée de toute vie, je me réjouis tout de même à l’idée d’emménager bientôt dans cette nouvelle bâtisse mystérieuse.

Tout cela est évidemment provisoire, notre terre n’est pas celle du continent, nos racines ne sont pas à Longsanglot, parmi les politiciens et les illuminés, notre histoire ne s’éternisera pas en Deshaan. Tôt ou tard, lorsque tout ce qui doit être fait ici sera fait, nous repartirons pour Vvardenfell car c’est là qu’est notre place, près du volcan du Monde.

Cela étant dit, tous mes projets actuels vont peut-être se retrouver subitement en suspens… J’ai reçu aux aurores une lettre des plus dépaysantes mais aussi des plus inattendues, en provenance de l’Enclume, le lointain désert de l’Ouest. Mon ami Abel Dah’ir, auquel je fus lié par l’infortune, semble dans le plus grand besoin. Je lui suis redevable et j’ai fait jadis la promesse d’assurer la sécurité de sa famille… Malgré la distance, je m’en suis toujours bien sorti pour empêcher tout souci, mais j’ai juré d’y retourner si jamais quelque chose tournait mal. Si je dois partir pour l’Enclume, en comptant le temps du voyage sur les bateaux de la Compagnie de l’Empire Oriental, et des affaires à régler sur place, je serai sûrement loin de Morrowind pendant quatre à six bons mois. Je vais m’accorder le temps de la réflexion…
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 28 Mars 2014, 15:48 
Gaharikhan
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Le 3 Âtrefeu de l’année 2E573


Lenclume est une contrée assez agréable, pour peu qu’on supporte aisément les fréquentes tempêtes de sable, la faune particulièrement agressive –et je ne parle pas des autochtones- et le soleil écrasant qui laisse place à une lune pâle aux nuits glacées ! Il faut dire que j’ai passé les six derniers jours à traverser des étendues désertiques pour relier la dernière oasis habitée au village de ma destination. Une fois qu’on a quitté les vertes côtes de la mer occidentale et qu’on s’est enfoncé dans les vastes alternances de dunes et de massifs rocailleux brunâtres, rongés par les pluies de jadis, on ne trouve guère plus que des petites bourgades isolées et précaires. Parfois, comme des mirages à travers la brume sèche du soleil, des hautes colonnades ou des larges tours anguleuses font leur apparition quasi mystique, en émergeant du sable. Ces vestiges érodés sont aux Rougegardes ce que les récits d’Atmora sont aux Hommes, le dernier souvenir d’une gloire passée, qui s’estompe jour après jour.

Il faut dire un mot sur les Rougegardes justement. Ce peuple noir aux élans guerriers est assez atypique dans toute la faune de Tamriel. Leur histoire est ancienne et ils ont le mérite d’avoir une origine lointaine et unique en son genre. Il faudra d’ailleurs que j’approfondisse mes connaissances sur Yokuda dès mon retour en Morrowind. Quoi qu’il en soit, ils ont un sens aigu de l’honneur que je me dois de souligner tant il me surprend encore. Pour le Rougegarde bien éduqué, une dette est une dette et elle doit être rendue dans les plus brefs délais et dans sa plus pure essence… ce qui est saugrenu, soit dit en passant, car aucun contrat d’équivalence financière n’est accepté… Soit, il faut reconnaître que ce peuple nomade n’est pas reconnu pour son sens de l’épargne.

Comme le disait mon père, une qualité n’existe que pour embellir un défaut, et des défauts, les noirs en ont plein ! Je ne m’étalerai pas sur leurs us et coutumes ou leurs mœurs sexuelles, mais il me faut tout même noter leur intelligence fortement limitée… C’est fou comme on se sent Dunmer intelligent ici ! Les affaires sont florissantes pour un Venim aux belles paroles et à la bourse bien remplie, car les Rougegardes semblent entretenir un respect phénoménal pour ceux qui parlent et présentent bien. Des mots compliqués, un peu de culture Tamrielique et une formule magique et le tour est joué ! J’en ai donc fortement tiré parti pour régler rapidement et efficacement les problèmes qui accablaient la famille de ce cher Abel Dah’ir.

Ce que je n’avais pas prévu, malgré tout mon intellect supérieur, c’est qu’un jeune Rougegarde me collerait aux bottes pendant les dix prochaines années ! En effet, Kar’Azim, le gamin en question, est le fils le plus jeune d’Abel Dah’ir et il s’est dévoué pour me servir corps et âme et assurer ma protection jusqu’à ses vingt-huit ans. Son père a insisté, sa mère à pleuré de joie –et de tristesse- et ses frères et sœurs ont loué la chance qu’il avait de quitter son trou désertique pour servir dans une grande maison de Morrowind… Comment aurais-je pu refuser ?...

J’entamerai très bientôt mon voyage de retour. Espérons que Maître Krsh ne soit pas jaloux de l’arrivée du jeune noir… Puisse Azura m’épargner les querelles de serviteurs…
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 16 Oct 2014, 16:16 
Gaharikhan
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Le 30 Âtrefeu de l’année 2E582


J’ai quitté les côtes du continent ce matin, sous les lueurs froides des Masser et Secunda tardives. Il m’a fallut laisser le manoir à son propre sort quelques jours plus tôt, mais je sais qu’il réside entre de bonnes mains, Thalen ne m’ayant jamais déçu, et ce ne sont pas les imprévisibles évènements Songe-creux qui terniront l’idée que je me fais de lui et de ses compétences.

Justement, c’est plutôt la confiance que j’ai en moi-même qui a été ternie par mon récent enlèvement, ainsi que ma croyance aveugle en le temps qui pourrait effacer tous les maux et les blessures. J’ai cru, à tort, que les sombres années passées s’estomperaient comme un nuage de cendres délayé par le vent, que l’âme damnée de mon épouse tant aimée s’évanouirait naturellement dans les limbes de l’au-delà, et que le fils que j’ai renié me renierait à son tour et ce pour l’éternité. Quelle fut mon erreur de croire en pareilles chimères…

Ma seule fierté réside dans l’Arador Dayn et ses membres soudés, au delà des clivages de maisons et des querelles d’égo. Les voir unis pour me porter secours au moment où tout semblait perdu fut un incroyable réconfort et la source d’une modeste satisfaction pas éprouvée depuis des âges. L’idée qu’un jour d’autres dunmers liront les chroniques rapportées de ces évènements, les yeux luisant d’une admiration renouvelée, entre les rayonnages glorieux de nos bibliothèques, voilà ce qui me galvanise.

Pour l’heure, je prends le temps de rouvrir mon vieux journal dans lequel je n’avais rien rapporté depuis si longtemps… plus de dix ans à vrai dire… Et je vais profiter de la paisible traversée de la Mer Intérieur pour commencer à y noter l’objet de ce nouveau voyage en Vvardenfell. Un voyage au coeur spirituel du pays dunmer...

A suivre...
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 16 Oct 2014, 23:19 
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Le 3 Soufflegivre de l’année 2E582


Le voyage est assez long, mais la route est si belle quand le coeur y est ! Et Azura sait à quel point je me sens vivant et entier ici, sur la terre de mes ancêtres, plus que partout ailleurs. Vvardenfell, le volcan du monde, étend timidement ses racines verdoyantes au-delà de ses vallées de cendres et de ses contreforts basaltiques, dans la brume épaisse des chaudes matinées côtières.

J’ai déjà croisé plusieurs amis de longue date qui n’ont pas eu à endurer l’exode de leur terre natale, aujourd’hui fermiers ou commerçants, ils sont les porteurs de nombreux souvenirs de ma jeunesse en ces contrées. Tous sont intrigués par l’étrange coffret qui trône sur le dos de mon guar, ils n’ont pas la moindre idée de la puissance incommensurable qui dort à l’intérieur, et moi-même, lorsque je mens habilement à leurs questions, je prends conscience du danger qui m’accompagne et du risque que j’encours à me déplacer ainsi seul.

Pourtant j’ai confiance, les sectateurs qui la cherchent ont pris un sérieux coup et, à l’heure qu’il est, leurs plans doivent être en plein bouleversement. Cela me conforte dans l’idée que, considérant l’apparente ignorance dont j’ai fait montre durant ma captivité, ils ne sont pas près de s’en approcher.

J’ai tant hâte d’atteindre Ald’Ruhn, et revoir enfin les colonnes de cendres pétrifiées, les hauts et blafards murs d’enceinte, et les courbes inquiétantes de Sous-Skar, sa carcasse inerte et ses allées pleines de vie. Il me tarde de sentir à nouveau les vibrations sonores du Mont Écarlate, qui grogne au plus profond de la terre. Encore quelques jours de marche…
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 17 Oct 2014, 14:55 
Gaharikhan
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Le 6 Soufflegivre de l’année 2E582


Puisse Azura guider ton esprit errant vers son paisible royaume.
Puisse Boethia paver le chemin qui t’y mènera d'un ardent désir de rédemption.
Puisse Mephala écarter à tout jamais les ombres de la colère de ton âme libérée.
Puisse les Trois t’accorder la paix pour une éternité sur Nirn et au-delà.
Adieu mon épouse, jusqu’à notre nouvelle union dans l'extérieur de Mundus.

Mon âme est à présent plus légère que jamais… Elle ne porte plus le poids de la culpabilité et de la tristesse, car je sais que Yorana a de nouveau trouvé la paix. Après avoir atteint Ald’Ruhn au crépuscule hier, j’ai rouvert pour la journée les grandes fenêtres ovales du manoir et fait s'envoler la fine pellicule de poussière accumulée depuis mon départ... Ensuite j'ai rassemblé tout le nécessaire à la bonne réalisation des rituels d’extraction et de dévotion et me suis dirigé vers l'ossuaire du rempart familiale.

Le chanoine Jurbeyn m’y attendait impatiemment car j’avais fais monter à lui, quelques jours avant moi, un messager agile pour lui annoncer ma venue et l’enjoindre à entamer les préparatifs. Nous étions tous deux seuls dans l’enceinte sombre et calme de l'ossuaire, où ne résonnait que la lancinante vibration des murs spirituels de part et d’autre du bâtiment. Yorana n’avait plus aucune famille aujourd’hui et je n’ai pas jugé utile ni judicieux d’informer ses rares collègues Telvannis encore vivants de ce que j’allais entreprendre.

Aussitôt les autels décorés comme il se doit, les ingrédients et amulettes placés, le chanoine entreprit le long rituel d’extraction qui consiste en une interminable litanie daedrique durant laquelle l’âme est lentement puisée en dehors de la gemme puis transférée dans un vase d’essence de mort concentrée. Je profita de cette longue attente pour prononcer les bénédictions funéraires de la maison Rédoran ainsi que quelques mantras de la maison Venim afin de guider l’âme de la défunte dans son ultime voyage.

Enfin, lorsque l’extraction fut accomplie, nous sommes monté sur le toit de l'ossuaire et, sous les rayons réconfortant du soleil matinal, le chanoine Jurbeyn déversa lentement l’essence dans l’orifice de dévotion, à travers lequel l’âme transite directement vers les cordons muraux et alimente ainsi l'enceinte intangible du manoir Venim.

Ainsi, ma défunte épouse témoignera et sera témoin de la grandeur et de la spiritualité du peuple dunmer et de sa famille, pour les siècles à venir. Rien ne peut plus me réconforter que de la savoir éternellement vivante à travers ce mur. C’est une fierté pour la maison Redoran, pour la maison Venim et pour l’Arador Dayn.
 
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 Sujet du message : Re: Mémoires de Ralen Venim
Message Publié : 03 Sep 2015, 15:37 
Gaharikhan
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Le 3 Âtrefeu de l'année 2E583


Je quitte à présent Vvardenfell, le bateau s'éloignant du port de Vivec au moment où j'écris ces lignes. Je peux enfin prendre le temps de consigner dans mon journal mes quelques allées et venues de ces deux mois estivaux.

Cela faisait fort longtemps que je n'avais pas eu le temps ou l'occasion de prêter à nouveau attention aux diverses possessions de la maison Venim, aussi importantes soient-elles au bon fonctionnement de l'Arador Dayn. Elles contribuent toutes évidemment à la bonne santé des coffres de l'ordre et je regrette de ne pas avoir pu m'y présenter plus souvent.

La première étape de mon voyage se fit à la mine de kwama d'Ashimanu, dans la Faille de l'Ouest. La mine est une possession assez récente puisqu'elle fut acquise par mon père en 2E429 lorsque la plupart des excavations de la région offraient de bons rendements, suite, notamment, à l'installation d'un comptoir de commerce à Gnisis et à Gnaar Mok, permettant des transits maritimes avec les autres ports. Son emplacement à mi-chemin entre Gnisis et Ald'Ruhn est idéale et sa proximité avec la rivière Samsi permet un rapide réapprovisionnement en eau.

Le contremaître est un notable d'Ald'Ruhn qui exerce aussi dans le commerce d'étoffes et d'épices venant du Nord de l'île et qui est "honnête et digne de confiance, pourvu qu'on lui offre régulière une vieille bouteille de mazte" écrivait mon père dans ses mémoires. J'ai réglé un bon de commande étalé sur l'année avec un commerçant d'Ald'ruhn afin que le bonhomme soit régulièrement réapprovisionné...

Mon voyage s'est ensuite détourné vers le Sud et les splendides îles Ascadiennes, car c'est là que se trouvent les deux autres possessions de ma famille. La première est la plantation d'Oleï, située sur les berges Nord du lac Amaya. Spécialisée dans la culture du Riz de Sel, l'exploitation se porte très bien et a récemment triplé ses exportations, sûrement à cause des besoins du Pacte pour mener ses troupes sur les multiples fronts de Tamriel. J'ai offert à la plantation les services d'une petite firme de Vivec spécialisée dans le terrassement pour agrandir la surface de plantation immergée. Ceci devrait permettre, à terme, de couvrir aisément la demande galopante.

Enfin, toujours dans les îles d'Ascade, mon périple a pris fin dans la charmante petite ferme de Garama, située entre Vivec et Suran, non loin au Nord des ruines daedriques d'Ald Sotha. A l'origine la ferme était à l'abandon mais mon arrière grand-père l'a rachetée et y a fait venir un couple d'amis désireux de proposer un produit agricole de qualité. Depuis la famille s'est agrandie et les petits enfants tiennent l'affaire. Garama s'est spécialisé dans deux offres de grande qualité : l'herbe de Kresh cotonneuse et le guar des prés salés. Ces deux produits rares et coûteux se vendent à prix d'or dans toutes les grandes cités de Morrowind. Le jeune propriétaire m'a confié avoir récemment livré deux douzaines de bavettes de guar salé à un riche prélat du Temple de Longsanglot. J'ai promis de faire la promotion de leurs produits lors de mon prochain passage à la capitale.

Je suis heureux de voir que les trois établissements fonctionnent sans trop de difficultés, preuve que mes aïeux avaient su préparer le futur de la maison et de l'ordre avec une indéniable habileté.

Bien, je rentre à présent au manoir, sur le continent, et j'espère y trouver autant de sérénité que celle qui règne actuellement en Vvardenfell...
 
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