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 Sujet du message : Vie et Non-vie pour un Saxhleel.
Message Publié : 26 Mars 2015, 15:40 
Ami
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[hrp] Ceci fait suite à un RP mené conjointement avec Ixtaxh, des suites pourraient venir s'y ajouter, Ne pas répondre SVP, enfin, sauf toi Ixtaxh *sourit* [hrp]


Silence et Souffrance.


Tunjaar marchait vers le Hist, son sac à la main, Ixtaxh-Ei derrière lui, lui faisait des signes d'encouragement… Il devait en avoir le cœur net. Il se sentait perdu, tiraillé entre sa nature, et ses sentiments pour Ixtaxh, il avait besoin de réponses, du réconfort d'un père qui le guide, d’un conseil… Cependant, il craignait, et à raison, que le Hist ne s’adresse pas à lui à cause de son changement… Il avait vu Katal-Ei le tenter sans succès, mais Tunjaar n'en eut pas le courage ce jour-là.
L'instant de vérité approchait.

C'était le début de la nuit et le Hist de Coeurébène était là, petit certes, mais trônait majestueusement au milieu d'un petit marais, ses branches lancées vers le ciel et ses racines vers la terre, formant la rivière qui les unissait. Les reflets des lunes dans l'eau, à peine perturbés par le vent ajoutaient à l'ambiance mystique de cette nuit et le Saxhleel sentait l'odeur de la terre humide envahir ses poumons lorsqu’il prit une grande inspiration.
Il s'agenouilla près des racines de l'arbre sacré, sous la lumière des lunes, et commença à creuser un trou entre les racines de l'arbre déposant son offrande au Hist, qu'il sortit de son sac : Un œuf de kwama qu'Ixtaxh-Ei et lui-même avaient été chercher dans une mine, prenant des risques, pour ensuite le figer dans de la résine, conservant ainsi l’œuf dans son état d'origine pour les siècles à venir… peut être même plus.
Tunjaar espérait que son offrande suffirait, cet œuf qui symbolisait la vie, prisonnier pour l'éternité de sa gangue de résine.
Lentement, il posa son offrande dans le trou et la recouvrit de terre.

Il se releva et contempla l'arbre ; sur ses écailles pâles les peintures qu'Ixtaxh avait dessinées, ressortaient de par leur coloration noir de jais. Admirant l'arbre, il vit une petite entaille d'où perlait de la sève, une seule et unique précieuse goutte perlait au bas de celle-ci. Sachant instinctivement qu'elle était pour lui, il s’approcha, caressa l'arbre et le prit entre ses bras, effleurant son tronc comme un enfant étreint sa mère.
Puis, délicatement, il approcha son museau de la goutte et lécha la blessure de l'arbre avalant la goutte de sève comme un doux nectar, Nectar qui lui avait été donné au début de sa vie quand il craqua sa coquille plus de vingt-trois cycles saisonniers plus tôt, et par lequel plus tard il avait acquis ses noms.

Sa tête se mit à tourner, il s'accrocha à une racine pour ne pas tomber, en vain car il finit par choir alors que la douleur qu'il ressentait lui arracha un gémissement de douleur. Il chercha à se relever alors que la douleur grandissait avec une sensation de brûlure vive sur des écailles, et il finit par sombrer dans l'inconscience, gisant sur la terre meuble du petit marais.

***


Il ouvrit les yeux, et contempla le ciel… Combien de temps c'était-il écoulé ? Il n'aurait su le dire. Le ciel était toujours sombre et les étoiles le regardaient, lui qui souffrait et dont le corps ne semblait être qu'une immense plaie.
Après quelques instants de lutte, il finit par réussir à se relever et s'assit en tailleur … Il avait mal partout, Ixtaxh avait risqué sa vie et tout ça, pour rien... pas même un signe ou un indice, juste le silence et la douleur. Le Hist lui-même ne voulait pas écouter ses questions ou le conseiller… Se sentant comme un enfant abandonné par ses parents, emporté par la tristesse et la colère, il bascula sur le côté, et pleura recroquevillé sur lui-même, nu, la queue rabattue entre ses jambes, et l’esprit vide ; puis, au bout de ce qui lui sembla une éternité, il trouva le sommeil sous la lueur des lunes et des étoiles.


Dernière édition par Tunjaar le 27 Mars 2015, 14:51, édité 1 fois.
 
 
 Sujet du message : Re: Vie et Non-vie pour un Saxhleel.
Message Publié : 27 Mars 2015, 14:48 
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[you]dsrB_L6s0BU[/you]


Une nuit aux sombres éboulis.

Les flammes vacillantes du foyer chassaient les ombres de la petite maison en ruine, tel des fantômes silencieux dansant au rythme du vent qui s'engouffrait à travers la toiture branlante. Au fond de cette ruine, sur un vieux tapis de lin en partie arraché et roussit par les cendres du mont Cendreux étaient couchés deux Saxhleel serrés et accrochés l'un contre l'autre, Alors que le premier aux écailles pales et blafardes dormait paisiblement le second les mains accrochées à son torse gardait les yeux ouverts.
Les derniers évènements ne cessaient de lui revenir en tête dans une ritournelle entêtante dont il lui était impossible de se débarrasser. Bien des sentiments le hantait, l'amour, la honte, la miséricorde, la terreur...Tel l'éternel va et vient de la marée, il se perdait lui-même dans un flot incessant qu'il n'arrivait plus à gérer. Lentement il posa sa joue sur la poitrine de sa moitié, rien, nul bruit, nul souffle, nul battement de cœur, juste l'assourdissant silence. Sa main vint lentement lâcher son torse pour effleurer son ventre et la peinture mystique qu'il eut tracé un peu plus tôt, une gueule béante aux crocs acéré...mais autour s'était ajouté une autre peinture dont il n'était pas l'auteur, un signe qui serait peut être leur seul et unique échappatoire...L'Argonien releva alors légèrement la tête pour le contempler dans toute sa majesté. Il y avait quelque chose de noble chez ce Whet-Fang, une grandeur mortifère, une puissance troublante. Il se sentait comme happé par un vide étourdissant, terriblement attirant, lui pauvre funambule sur le fil de sa raison. Mais il ne saurait fuir ce trouble, il en était hors de question, pour la première fois depuis la fin de l'esclavagisme il ne se sentait plus seul, était-ce une raison morale et suffisante? Un sourire vint alors esquisser ses traits reptiliens. Il se foutait de la morale, il se foutait de trouver une raison suffisante.
Délicatement l'argonien se leva et retira le bras protecteur de son amant lui entourant le cou. Son regard émeraude survola la vieille ruine dans laquelle ils trouvèrent refuge, les flammes du foyer venaient de se retirer, une étrange quiétude prit possession des lieux. Doux cocon d'ombre et de pierre.

Ses mains caressaient lentement la pierre froide de la maison alors qu'il descendait les quelques marches qui menaient dans la pièce principale. Il ne restait rien de celle ci si ce n'est le foyer endormis, et quelques tonneaux incendiés. Quoiqu'il ai pu se passer ici, cela s'est surement terminé par un drame. Le Saxhleel passa une main sur son cou, la plaie ne le faisait plus souffrir mais il pouvait encore en sentir l'étrange sensation. Cette douleur transcendante, mais surtout la honte de s'adonner à de telles pratiques. n'y avait il aucune autre solution? Que penserait donc son clan en le retrouvant. Nul échappatoire pour les damnés, on le regarderait de travers, peut être même lirait-il la peur dans le regard de ses sœurs et de ses frères. Mais si, il existait ne serait-ce qu'une étincelle, une part de lumière dans l'obscurité qui commençait à le happer lui aussi? Non il ne devait pas faillir, continuer sur ce fil, ils se sont fait une promesse, ils devront chacun la respecter.
D'un pas silencieux, l'Argonien traversa la pièce, le pan de sa longue robe trainant derrière lui et baignant dans la cendre, jusqu'à sortir sur le pas de la porte.

Le ciel était sombre et couvert, au loin grondé le mont Cendreux dans sa colère habituelle tapissant ses flanc de lave brulante. Il s'était habitué à cette région inhospitalière, à la roche noire et sèche comme le cœur des Dunmers, à la lave épaisse et brulante, et aux pluies de cendres. Même si il détestait toujours autant avoir les écailles sèches, il avait trouvé un semblant d'équilibre en s'installant à Bal Foyen, puis il était arrivé...et d'un regard comme la plus violente des tempêtes, il avait tout balayé.
Refermant ses bras sur lui-même, il se posa contre l'encadrement de ce qui devait être une porte autrefois. Un flocon de cendre noir comme du charbon vint se poser sur le bout de son museau et l'Argonien souffla dessus l'observant reprendre son vol et rejoindre la rivière. Lui s'était éloigné de la rivière, sans vraiment s'en rendre compte. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas revu les marais qu'il n'en éprouvait même plus le besoin, pire encore, il lui arrivait d'oublier le visage de certains frères et sœurs de son clan. Lui dont le clan voulait en faire un sylvegarde, lui qui était voué à devenir gardien, lui qui était voué à protéger l'Hist. Puis était venu la cruauté et la cupidité du men, Il en fut autrement. Peu importe, maintenant ce sera lui qu'il protégera, qu'il sauvera et qu'il arrachera de l'Ombre à la Lumière. Il était hors de question de le perdre...
Mais encore faut il ne pas se perdre soi-même.
 
 
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