Le sentier couvert d'une fine couche de cendres commençait à devenir pénible. Yahni en avait assez, et commençait à se demander si les habitants du précédent village ne s'étaient pas moqués d'elle en lui indiquant le chemin. Et pour ne rien gâcher, la piste commençait à devenir pentue. Fantastique. Pour la peine, une fois qu'elle aura trouvé ce soit-disant manoir bourré de mages, elle négociera ses babioles clinquantes à prix d'or. Elle l'avait bien mérité.
Et voilà qu'un rocher sur le bord de la route lui faisait de l’œil. Rond, la tête plate, la hauteur adéquate... Oui, parfait pour faire une pause. Elle posa son lourd paquetage à ses pieds et s'assit pour récupérer. Levant les yeux au ciel, elle soupira. Revenir en Morrowind n'était sans doute pas la plus brillante idée qu'elle ai pu avoir... Elle inspira un grand bol d'air... et se souvint subitement des cendres qui virevoltent constamment dans l'air. Elle plaqua sa main contre son nez et sa bouche si brusquement qu'elle se donna presque une gifle. Plus elle passait de temps en ces contrées, moins elle arrivait à croire qu'elle y était née et destinée à y vivre. Quelque part, tout au fond de son cœur, elle remercia les Dieux (mais lesquels ? se demanda-t-elle en même temps) de ne pas l'avoir laissé vivre sur des terres où même l'air essaye parfois de vous tuer lentement...
Elle s'était remit en route depuis une bonne demi-heure lorsque l'espoir jaillit enfin. Ces satanés villageois n'avaient pas menti. Malgré leurs instructions vagues, Yahni commençait à percevoir de légers résidus de magie. Elle les suivit le long du chemin et arriva enfin aux abords d'une imposante demeure. Cela ne pouvait être que là. Elle ralentit dans les derniers mètres, jetant un œil curieux aux alentours. L'endroit était paisible, s'en était presque reposant.
La dunmer ajusta sa tenue comme le pu. Son pantalon large n'avait pas traîné dans la cendre autant qu'elle l'aurait cru, sa chemise et sa tunique s'étaient un peu distendues mais rien d'inarrangeable, sa ceinture de tissu était bien serrée. Sa dague n'était pas très visible, sa machette bien rangée dans son sac de telle façon que seul le manche en dépassait, et son arc fermement fixé entre son dos et son gros sac à dos. Quant à son poncho et son capuchon, disons que ça allait... Le plus important, c'est de faire bonne impression avec ses mots. L'heure était venue de rentabiliser cet éprouvant voyage.
Elle s'éclaircit la voix et frappa à la porte fermement.
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