"Devoir, honneur, bêtise"
Cette maxime délicieusement attribuée par sir Verano à la Maison Rédoran résonnait à l'oreille de Cyian tandis qu'il observait incrédule l'enthousiaste et touchant crédo de son compatriote.Souvent, il détourna son regard vers Maître Venim, curieux d'y trouver une once de malice ou un sourire révélateur d'une farce par lui montée. Ce dunmer était-il une sorte de saltimbanque loué à moindre frais pour promouvoir par quelques saynètes joliment tournées la moralité d'un âge révolu ? C'était fort improbable ; Ralen n'avait pas plus de fantaisie dans sa besace qu'un prêcheur Indoril.Lui vint alors à l'esprit un enseignement de son vieux Maître Kaldi : "le sot ne craint pas plus le mensonge que l'ivrogne le poison."
Aussi, emporté par quelque mystérieuse force patriotique se leva-t-il de son siège, et main sur le cœur, il déclara d'une belle voix claire :Ami dont j'ignore le nom, il ne fait nul doute que vous représentez à merveille la belle Maison dont vous êtes issu. Loué soit votre nom et celui de vos ancêtres.
Les Tribuns dont nous louons tous la clairvoyance ont très certainement mené vos pas jusqu'à nous. Si nécessaire, et avant même que sieur Venim ne m'en octroie l'autorisation, je vous offrirai mes humbles services.
Qu'il soit chanté que notre peuple demeurera uni à travers le feu et les cendres jusqu'à ce que l'Écarlate en décide autrement.
Ceci dit, Cyian s'inclina et se rassit.